La Moselle sans casque à pointe

 

Dans ce livre, l'auteur conserve le regard non-conformiste qu’il affichait  sur "l’humiliation mosellane", depuis une vingtaine d’années, dans cinq ouvrages aujourd’hui épuisés. Leur thème central était relié aux effets pervers de la coupure linguistique, du fait de son refoulement quasi instinctif dans la tête des Mosellans, et notamment les Messins.

Magnifique sujet d'introspection politique. Ils souffrent au plus prtofond d'une image réductrice, en se disant que leurs racines culturelles, déjà très emmêlées sur place, ne sont que rarement comprises ailleurs.  

L'auteur se permet cette fois du recul et met en scène, sans prétention d'historien, sa "mosellisation" progressive... Dans un effort de synthèse qu’apprécieront, il l'espère, les étudiants et les nouveaux lecteurs, il ne cherche à blesser personne mais raconte sa difficile arrivée à Metz en 1966… Il reprend aussi des interviews qui émurent il y a quinze ans. Elles racontaient  l'histoire de témoins qu'on n'entendra plus.

L'auteur publie enfin des enquêtes assez décapantes connues seulement par les fidèles de ce site, et dans lesquelles il revient avec humour sur ce qu’il a cru comprendre de la subtile pensée locale. Vaste programme...

Dans la grande confusion des mémoires que la médiatisation nous prépare, cette somme d’informations et d’humeurs propose au moins de faire le point, de façon précise et décapante, sur ce que "Moselle" veut dire. Elle aidera demain, très modestement, à ne pas oublier les frustrations supportées durant plus d’un siècle par une population pourtant dure à la douleur. Et si, lu au premier degré, le titre du livre peut encore choquer, c'est que, décidément, les Français n’y comprennent rien.

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