L’an 40 au ramasse miettes

 

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Souvenez-vous. Quand deux ouettes dodues comme des chapons mais rien à voir avec des mouettes, avaient profité des Rameaux pour couiner la Pâque à ma fenêtre, elles m’avaient tellement bluffé par leur superbe que j’y vis l’aplomb des rois mages. Cette audace bruyante, dans un Metz aux rues vides, sonnait comme une prophétie.

 

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Mais je m’égare… Ouette que j’en étais ?

Ah oui ! Bien que le cri râpeux de ces deux palmipèdes m’ait alors fait penser à l’agonie d’une chambre à air, je l’avais naïvement perçu comme un air de flûte, un cadeau peut-être ?

Bon sang ! C’était bien sûr ! Le duo m’informait que les deux mille lecteurs de “Moselle humiliée“ n’attendraient pas Noël pour afficher un million de visites au compteur. 

J’ai bien dit : un million de visites et non de visiteurs… Qu’à cela ne tienne : Le chiffre prouvait au moins que depuis 1996, je ne m’étais pas mosellisé pour des quetsches.

Hélas, une couverture du MAG consacrée aux débuts de la guerre est venue récemment doucher ma naïveté… Grosso modo, le 18 septembre 2020, elle annonçait aux Mosellans version Coronavirus que l’exode des Mosellans version Maginot datait de 80 ans déjà.

Diable… La carte que vous voyez montre en rouge et bleu les deux zones d’évacuation de septembre 39 et mai 40, mais elle ne dit rien, évidemment, sur la débâcle qu’entraîna l’attaque allemande en mélangeant les militaires et les civils. La confusion s’installa dans la continuité incontrôlable d’un énorme chaos national.

Ceci dit, ledit Exode, avec un E majuscule, avait démarré en septembre 1939. Va pour les 80 ans de l’anniversaire, à condition d’en ajouter un de plus !

Récapitulons, c’est le cas de le dire… On avait vu d’abord des Français qui évacuaient d’autres Français vers l’ouest. Et puis, dans la foulée, la panique s’était relancée vers le sud alors que les Stukas mitraillaient les routes… Une partie de ces milliers de pauvres gens fuyant l’orage avait mis du temps avant de faire demi-tour. Les nazis qui venaient d’occuper leur village attendirent en jubilant que tout le monde soit rentré à la maison pour en chasser les plus rétifs

L’on comprend que pour disséquer à chaud cette énorme pagaille où s’emboitaient fort mal des drames différents, les historiens n’aient pas été trop regardants. D’où leur tendance à ne pas trop chipoter sur les dates. 

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